Jeanne en Finlande - Etudier à l'étranger

Jeanne en Finlande

Hello, bonjour à tous. Me revoilà pour un nouvel article, certains peut-être se souviendront de moi et certains non. Pour ceux qui n’en ont plus aucun souvenir, laissez-moi me présenter à nouveau en quelques lignes. Je m’appelle Jeanne, j’ai 18 ans et je suis actuellement en Finlande (pour plus trop longtemps maintenant). J’ai vécu, pendant 9 mois, dans une petite ville au centre de la Finlande qui s’appelle Keuruu. Et Lors de mon dernier article j’ai pu vous dire à quel point j’étais tombé amoureuse de ce pays et je peux vous confirmer que je le suis tout autant à l’heure actuelle. Bien évidemment, après des mois et des mois d’expérience j’ai un tas de choses à vous raconter.


Tout d’abord, j’ai pu vivre des choses exceptionnelles. Un Noël dans une famille qui vient du pays du père Noël. Faire du ski de fond dans des paysages extraordinaires, boire des chocolats chauds et griller des saucisses au coin du feu au bord du lac. Et mon plus beau voyage, celui que j’attendais depuis bien longtemps, la Laponie. C’est aussi beau que sur les photos qu’on trouve dans les magazines ou sur internet, si pas plus beau. J’ai eu l’occasion de faire du ski alpin sur des pistes magnifiques, où, sur certaines descentes, j’ai pu croiser des rennes. Le bon temps était de la partie et les magnifiques couchés de soleil l’étaient également. Nous avons eu l’occasion, lors d’une journée, de faire du chien de traineau, d’être assis dans le traineau et de le conduire à notre tour, de caresser les chiots et de manger tous ensembles autour d’un bon feu. Et le soir, clou du spectacle, de magnifiques aurores boréales qui dansaient dans le ciel. J’en avais les larmes aux yeux car tout semblait si irréel.

Alors, l’hiver a été long voir très long. Des mois et des mètres de neige. Des chaussures cloutées afin de ne pas glisser, une veste et des tonnes d’habits bien chauds afin de ne pas ressentir les -30°C qu’il faisait dehors. Ça n’a pas été facile car les nuits sont longues, l’hiver qui n’en finit pas, le très peu d’activités en dehors de la maison vous pèse beaucoup sur le moral. Mais, je suis toujours là, j’ai survécu à ces températures extrêmement basses et je suis tellement heureuse d’avoir pu vivre un hiver comme celui-là car je n’en vivrais surement plus jamais de tels dans ma vie.

Des mois de froideur plus tard c’est en mai que je vous emmène car c’est probablement un des meilleurs jours de tout mon échange. Le Wanhat, un bal avec des danses traditionnelles (la valse, le rock, le tango), où les filles portent des robes somptueuses et leur cavalier des cravates ou nœuds papillons assortis à la couleur de leur robe. Alors je vous laisse imaginer ma tête quand, à mon premier jour de cours, on m’a annoncé que j’allais devoir apprendre presqu’une dizaine de danses dont de la valse mais finalement j’ai adoré danser ce genre de danse que je n’aurais peut-être jamais apprises en étant en Belgique. On a ensuite fait la fête tous ensemble et c’était une journée super où tout le monde parlait avec tout le monde et s’entendait très bien. Le bon temps était aussi de la partie, la neige totalement fondue, il faisait +30°C. Les journées sont de plus en plus longues (5-6h de réelle nuit). Ce n’est pas facile non plus mais après 7 à 8 mois d’hiver on ne va pas se plaindre !

En parlant de fête, vous devez sûrement vous demander ce que c’est car niveau covid vous n’avez pas été gâtés en Belgique. Je suis en effet, heureuse d’avoir choisi aussi la Finlande car dans ma région, le covid n’a pratiquement pas été ressenti. Pas d’obligation de porter le masque, restaurants toujours ouverts, école en présentiel. Le masque on l’a porté quelques mois dans les supermarchés et un petit peu à l’école mais rien d’exceptionnel. Mais ne vous dites pas que c’est partout pareil dans tout le pays, non. C’est pour ça que je suis heureuse d’être arrivé ici à Keuruu car j’ai pu vivre mon expérience presque comme si de rien était.

Mais, il ne faut pas penser qu’un échange, aussi long soit-il, est toujours facile et qu’on voit la vie en rose 24h/24. Bien au contraire, il y a de bons et de mauvais moments. Votre famille vous manque, la différence culturelle (même après autant de mois) n’est pas toujours facile, les amis à l’école, les cours et la langue ne sont pas acquis facilement. Alors oui, des larmes j’en ai versées (bien plus que ce que je n’aurais pensé) car ne l’oublions pas nous sommes des ados lâchés dans un environnement que nous ne connaissons pas et loin de tout. Mais on fini par s’attacher à cet environnement que nous connaissons pas, des gens qui n’étaient encore que de simples inconnus il y a quelques mois sont devenus des personnes spéciales, des endroits méconnus des mois auparavant se sont changés en endroits que nous traversons quotidiennement. Et plus le temps passe, plus nous essayons de nous remémorer chaque détail de chaque rue, chaque détail de chaque visage. Car, qui sait si un jour ou l’autre nous reviendrons peut-être là où nous avons passé des mois seul loin de tout, là où nous avons appris et grandi plus vite que prévu.

Il ne me reste que 3 semaines au moment où j’écris cet article, et des choses j’en ai encore à visiter et à faire. Quelques jours à Helsinki, une journée à Tampere et quelques jours avec mon amie allemande, Janne. Le 25 juin, nous fêterons le Mid Summer Festival. Et le 28, il sera temps pour moi de dire au revoir à tout le monde et surtout à ceux qui m’ont ouvert leur porte pendant 9 mois.

Je voudrais remercier Yfu qui m’a permis de vivre une expérience qui marquera ma vie à jamais. Je voudrais remercier ma maman Nathalie, sans qui, aucun voyage n’aurait pu être envisagé et qui me laisse vivre mes rêves comme il se doit. Je voudrais enfin remercier la Finlande (et ses habitants : ma famille d’accueil, mes amis, l’école et toutes les personnes qui ont croisé ma route durant ces 9 mois) qui m’ont aimée et acceptée comme j’étais, qui m’ont changée, qui m’ont fait grandir, qui m’ont appris tellement sur moi-même et sur la vie. La Finlande que j’ai appris à aimer avec ses qualités et ses défauts. On se reverra un jour je te le promets.


Kiitos, thank you, merci


Jeanne Fassotte